Bonjour à tous,
aujourd’hui je vais mettre en évidence les modifications apportées par des variations de tonalités de couleurs pour une même photographie. Pour cela, j’ai choisi la photo d’un nuage ascendant qui se trouve dans la section « chromatisme » de l’exposition (la version exposée est bien sûr celle que je préfère pour sa richesse chromatique ; mais il y en a quelques autres qui me paraissent mériter d’être montrées).
Comme d’habitude, nous partons de la simple conversion directe en jpg du cliché d’origine ; mais les transformations ont été faites évidemment sur l’originale raw.
voici donc une photo qui vaut surtout par le mouvement du sujet, mais qui du point de vue chromatique est ou plutôt semble pauvre, même si on perçoit des intensités lumineuses très variables selon les zones exposées ou non à la lumière naturelle, ainsi que les quelques affleurements du ciel bleu. Ce sont ces variations qui vont permettre aux courbes des filtres rouge vert bleu de faire leur travail et de révéler des colorations latentes.
cette première version a violemment renforcé les rouges dans les zones sombres et les bleus dans les zones où le ciel affleure. Du coup, l’image très contrastée manque un peu de nuances et de dégradés ; elle génère une certaine oppression, une pesanteur qui limite le plaisir qu’on pourrait avoir à la regarder. Elle a un côté chromo, pas très propre.
la même version légèrement modifiée change totalement d’atmosphère ; je n’ai pas touché aux rouges, par contre le vert délicatement accentué assure le dégradé qui faisait défaut dans l’image précédente, d’autant plus que dans quelques touches il a viré au jaune, ce que j’ai exploité en revenant aux réglages fins de la balance des blancs de DPP4 ; le tout complété par une touche légère du filtre « néon » de Gimp. Après quoi l’image est beaucoup plus aérienne et plaisante ; et elle se rapproche de l’image de l’exposition par la multiplication des tons. Et d’une certaine manière elle est beaucoup plus fidèle à l’original dans les intensités lumineuses.
en revenant à un stade antérieur, on peut presque abaisser la courbe des rouges et élever celle des bleus, jusqu’à ce que les rapports soient inversés (par rapport à la première photo colorée). Mais dans cette circonstance, le bleu intense est moins oppressant que le rouge, me semble-t-il (ce n’est pas toujours le cas).
la généralisation du bleu (en abaissant les courbes rouge et vert) crée une image ambiguë : d’un côté le nuage central devient encore plus pesant qu’auparavant, d’un autre côté le ciel bleu semble affleurer de toutes parts (ce qui était le cas dans la réalité : hormis le nuage ascendant, le voile nuageux était très mince) et apporte une ouverture au regard qui s’en trouve allégé.
dans cette dernière image, on perçoit bien comment les changements de tonalités chromatiques modifient les masses même des objets, et permettent parfois de faire apparaître des formes nouvelles : ici, avec une combinaison tonale « dorure », on obtient une esquisse des Amériques du Nord et du Sud. Avec un peu de manipulation supplémentaire, à la limite juste un peu de clonage, il serait facile de terminer l’esquisse pour dessiner l’ensemble du continent ; mais comme je l’ai dit, je ne dessine ni ne fais de collages à proprement parler.
Je pourrais accumuler les exemples, mais cela ne ferait que répéter ce qui a déjà été vu.
À bientôt pour un autre sujet,